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A découvrir : Eric, coach déco et Ingrid, Home Stager - Interview réalisée par LM France

27 avril 2012

Rencontre avec Ingrid Szczepaniak, et Eric Doisy, deux spécialistes de la décoration qui nous partagent leurs univers et leurs expériences.

Ingrid, Home stager depuis deux ans, fait partie d’un groupement Europe // 150 home stager en France.

Eric, coach déco et ancien coloriste indépendant durant 3 ans, a reçu une formation de décorateur merchandiser.

Qu’est ce que le Home staging ? Et quelles sont les différences avec le coaching déco ?

Ingrid : Le Home staging est de la valorisation immobilière dont le but est de vendre plus vite et bien au prix du marché. Il s’agit en quelque sorte de retirer les défauts pour que le bien plaise au plus grand nombre mais surtout cela permet une mise en valeur de l’habitation à moindre coût. Il faut savoir que le Home staging existe depuis plus de 30 ans et a été inventé aux états unis puis s’est étendu au Canada, avec l’arrivée de maisons témoins. En Europe, le Home staging est arrivé il y a environ 5 ans, avec notamment la Suède qui bénéficie de déduction d’impôts pour les particuliers.  Nous y accéderons certainement un jour en France…

Eric : Comme l’a précisé Ingrid, le Home staging permet une certaine fluidité dans le bien immobilier dont l’objectif premier est de le vendre. Le coaching déco se caractérise davantage dans le plaisir ! Nous répondons à une demande client très précise pour leur intérieur.

Quelle formation nécessite le Home staging ? Et le coaching déco ?

Ingrid : Dans notre groupement national, nous sommes tous issus de milieu différent. Pour ma part, j’ai travaillé dans l’immobilier. Mais ce qu’il faut retenir, ce sont les règles que nécessite le Home staging et que nous avons apprises lors de notre formation organisée par notre réseau. Il en existe une dizaine : plaire au plus grand nombre avec des couleurs neutres, créer des mises en scènes dans chaque pièce de la maison afin d’inviter l’acheteur potentiel à se projeter dans une cuisine par exemple… Il y a également des règles de volume à respecter, des règles d’espaces, d’asymétrie… ceci nous permet de vendre « vite et bien » le produit immobilier en question.

Eric : Ayant une formation de décorateur merchandiser, j’ai travaillé en tant que coloriste indépendant pendant 3 ans, avant de m’orienter vers le coaching déco. Tout comme le Home staging, il y a des règles à respecter, le volume, les proportions, les matières… A contrario, nous sommes plus alertes aux tendances, mais surtout je ne souhaite pas « faire du beau pour faire du beau », je souhaite accompagner le client dans son projet afin qu’il se sente bien dans son intérieur.    

Justement, vos clients ? Comment les recrutez-vous ? Quels sont leurs profils ?

Ingrid : Ce sont principalement des particuliers qui souhaitent vendre rapidement. Nous sommes face à des clients qui arrivent avec des pré requis… la vente de leur bien dure. Ils n’ont pas de visites, ni de propositions… le temps passe et les frais s’accumulent. Il est bon d’investir un peu avec le Home staging afin d’accélérer la vente.

Quant au recrutement de nos clients, il est divers. Nous procédons au phoning en effet, mais il est courant que les clients nous contactent directement car l’un de leurs amis a fait appel à nous et est satisfait de notre prestation. La bouche-à-oreille et les réseaux sont des vecteurs forts de notre communication.

Comment accompagnez vous le client ? Quels supports utilisez-vous ?

Ingrid : Lors de nos premières visites, nous présentons au client un book avec nos réalisations précédentes. Nous leur montrons l’avant et l’après de ces divers projets. Ceci est révélateur car ils sont le plus souvent très étonnés des résultats présentés. A la différence du caoching déco, nous sommes libres arbitres de la valorisation du bien, en tenant compte évidemment du budget du client. Nous donnons les grandes lignes au client de ce que nous allons faire : par exemple, nous apportons du mobilier quand il y a un manque, mais en aucun cas le client choisit le mobilier en question. Ils ont la surprise à la fin de la prestation. L’objectif est de vendre leur bien le plus rapidement possible… et cela fonctionne ! La moyenne nationale est de 21 jours.

Eric :Avec le coaching déco, nous sommes obligés d’adapter l’accompagnement de notre clientèle en fonction de leurs projets. Par exemple, je peux apporter des conseils par téléphone pour quelques points de détails (changement de couleur…) ou cela peut aller plus loin avec du dessin : nous créons une planche « ambiance » présentant 3 projets avec des représentations visuelles, des perspectives, des implantations de meubles, à la main ou par informatique.

Ceci nous permet de connaître l’orientation déco choisie par le client. Dans le cas d’une rénovation totale, il y a toute l’étude, le concept à faire avec l’appel à des artisans partenaires pour les plus gros travaux.

Ingrid : Sur certains corps de métiers, nous devons faire appel aussi en home staging, à des acteurs externes (artisans poseurs…). Par contre, nous nous occupons personnellement de la peinture et du sol.

En matière d’offre « produit », quelles enseignes sont référentes selon vous ? Et qu’attendez-vous d’elles ?

Ingrid : Pour le home staging, notre critère de choix se porte sur le prix étant donné que le client cherche à harmoniser son intérieur pour faciliter la vente, mais ceci à moindre coût. Nous choisissons donc principalement des enseignes à bas prix telles qu’IKEA, Alinea.

Par contre, nous sommes très exigeants sur la qualité de la peinture. C’est pourquoi nous travaillons avec le fournisseur ZOLPAN. Quant aux accessoires, nous nous orientons vers des petits prix également, l’Incroyable par exemple.

Eric : De mon côté,je vais régulièrement chez les distributeurs pour les tissus, papiers peints, cadres déco… en raison de la qualité et du choix. Mais ceci dépend beaucoup du budget client : je suis parfois parti que sur du Ikea, du fly…

Ce que j’apprécie chez les distributeurs, ce sont leurs conseils techniques et surtout nous retrouvons une large gamme de produits… oui ! Un très grand choix de produits ! J’aime également leurs ambiances et les mises en scène déco : ce sont des sources d’inspiration.  Et ayant un partenariat avec un magasin, je peux proposer au client de m’accompagner lors d’un RDV avec un responsable.

Quelles sont vos sources d’inspirations ?

Eric : Je m’inspire via des magazines tels que marie claire maison et AD décoration, et évidemment internet pour toutes les enseignes. Selon moi, tout est source d’inspiration.

Quelle image avez-vous de Leroy Merlin ?

Eric : le vert ! (rires) A l’origine pour moi, Leroy merlin représente le bricolage mais c’est vrai que maintenant je fais plus attention à leur rayon décoration. En effet, il y a des mises en scène intéressantes, notamment au niveau des tissus. Le luminaire, j’y vais assez souvent car il y a beaucoup de choix, de produits accessibles et très sympas.

Ingrid : Je trouve que le pôle décoration est bien développé chez Leroy Merlin. Les hommes peuvent se diriger vers le bricolage et les dames vers la décoration et les accessoires. De même, j’apprécie beaucoup vos espaces ou le client peut immédiatement se projeter dans une ambiance.  

 La décoration pour vous, c’est quoi ?

Eric : C’est faire ressortir sa personnalité à travers son intérieur. On nous dit souvent que quand nous rentrons chez quelqu’un, nous savons « qui » il est ! Aujourd’hui, l’apparence compte énormément dans notre société, la décoration en fait partie.

Ingrid : Il y a également les tendances à prendre en considération. La décoration se fait tous les 6 ans environ pour un particulier. La décoration est en mouvement… constamment.

Eric : On remarque une tendance qui perdure depuis quelques années, Le ZEN : la plupart des demandes se portent sur le naturel avec les galets, les lampes bois, la couleur chocolat, le tissu en lin, l’ambiance cosy…

Si vous aviez la possibilité de révolutionner la décoration, comment l’imaginez-vous dans 10 ans ?

Eric : J’espère que le conseil à domicile sera plus présent. Se déplacer chez le client, avec de la matière apporte plus de confort pour celui-ci. En effet, le client a besoin de visualiser, de perspectives… Nous sommes dans le monde du tactile, j’imagine très bien des logiciels permettant de projeter des images en 3D de leurs futurs projets.

Ingrid : Les clients ont besoin de se projeter ! 

Quelles évolutions pour votre métier ?

Eric : Les intérieurs sont de plus en plus importants pour les personnes. En comparaison à l’année dernière, nous constatons une forte demande. Les émissions, la maison à vendre, D&CO avec Valérie Damidot…, ont eu un impact conséquent.  Et nous espérons vivement que cette évolution se poursuive…